DCNS une belle croissance

3 décembre 2014

Le groupe DCNS détenu par l’Etat (65%) et Thalès (35%) a enregistré, entre 2010 et 2013, une croissance de l’ordre de 40% avec un CA de 3,36 milliards d’Euros en 2013.

L’avenir de DCNS se présente plutôt bien, avec 12 milliards d’Euros de commandes représentant quatre années d’activités. Ce carnet de commande est nourri par des commandes françaises avec les frégates FREMM, le sous-marin d’attaque Barracuda mais aussi avec de belles affaires à l’export comme celle de quatre corvettes Gowind commandées par l’Egypte.

Une ombre au tableau, cependant car la croissance s’est faite au détriment de la rentabilité. Celle-ci a été largement affectée par des problèmes opérationnels dans les activités nucléaires civiles, quelques dérives de gestion des programmes militaires notamment en ce qui concerne les FREMM et le programme Barracuda. Ainsi la marge opérationnelle est passée de 7,5% a 5%.

Malgré le volume de son carnet de commande, et en plus de l’état de sa profitabilité, DCNS doit affronter de nouvelles pressions : les arbitrages sur les budgets de défense européens à la baisse vont obliger le groupe français à accélérer son développement international. Mais le positionnement de DCNS, une offre très technologique s’adressant à des donneurs d’ordre « fortunés », rend la mission à l’export plus délicate et plus compliquée qu’il n’y paraît. Il faudra donc réorienter les produits en privilégiant l’entrée de gamme. C’est ainsi que la gamme Gowind – patrouilleurs et corvettes va de bâtiments de 80 à 110 m, alors qu’auparavant celle-ci commençait à 115 mètres. D’autres projets sont pilotés par les mêmes soucis économiques y compris pour la fourniture à la marine nationale dans le cadre d’un rafraichissement de la flotte.

DCNS Frégate GOWIND

DCNS Frégate GOWIND

De nouvelles pressions

Les grands contrats illustrés par des produits qui ont fait l’image de DCNS – Mistral pour la Russie, sous-marins Scorpène au Brésil, en Inde ou en Australie – sont de plus en plus concurrentiels, obligeant le groupe à revoir son offre avec des bâtiments moins automatisés, moins sophistiqués un peu plus « rustique ». En ligne de mire le mégacontrat Sawari 3, portant sur la fourniture de six sous-marins et six FREMM pour un montant de 15 milliards d’Euros, en cours de négociation avec l’Arabie Saoudite. Un contrat historique qui marquerait la réussite de la nouvelle politique de DCNS.